31 mars 2008

Starwars chez les ch'tis, ça va faire râler les ayants droits.

tVoilà une vidéo (vu chez Alain) qui montre a merveille ce que le web permet de diffuser et qui risque de rendre malade les sociétés de gestion des droits d'auteurs (A cet égard lire le billet de Damien).

Je trouve le mix de la bande son de "bienvenu chez les ch'tis" et de "Star Wars" particulièrement bien réussi mais suivant la théorie des droit d'auteurs cette vidéo enfreint toutes les règles qui prévalent en la matière. Et pourtant ce mashup est extrêmement positif pour les 2 oeuvres originales, ça assied le statut de film "culte" et c'est de la pub gratis. Si les ayant droits avait un peu de jugeote, il ne traquerais pas sans fin ce genre de FanArt mais il l'encouragerait.





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28 mars 2008

L'ecran de fumée Ingrid Betancourt

Free Ingrid Betancourt, libérez Ingrid Betancourt ! Les messages de soutien arrivent des quatre coins du monde pour réclamer la libération de la franco-colombienne enlevée par les FARC. L’ensemble de la classe politique semble en phase avec l’opinion publique et les beaux sentiments dégoulinent de partout. Pourtant, il y a pourtant quelques chose qui me gène ; la personnalisation à outrance du conflit colombien. On ramène un conflit complexe au drame d’une femme. Passe encore si le cas d’Ingrid Betancourt servait à rappeler la situation colombienne dans sa complexité mais ce n’est pas le cas, au mieux on évoque le fait qu’il y a d’autres otages avec elle.


Ce ramdam international est un super écran de fumée qui cache les causes profondes qui sous tendent le conflit Colombien. Il faut bien chercher avant de trouver autre chose que des appels larmoyants aux chefs des FARC pour libérer Ingrid Betancourt. Il y a en Colombie une guerre civile qui ne veut pas dire son nom (je n’ai pas réussi à trouver la définition de guerre civile du droit international). Cette guerre oppose d’un côté, le groupe dit « terroriste » des FARC, mot à la mode et mis à toutes les sauces pour obtenir le soutien des USA (les tchéchènes sont aussi des « terroristes »), et de l’autre, un maillage complexe constitué de l’armée régulière et de groupes paramilitaires. Ce sont avant tout les groupes paramilitaires qui posent problème :

« Le pouvoir politique et économique accumulé par ces forces peut être résumé par deux données révélatrices : d’après leurs porte-parole, ils contrôlent 35 % du Congrès et, selon la Contraloría générale de la République (Cour des comptes), ils accaparent au moins un million d’hectares de terres (des chercheurs indépendants avancent le chiffre de quatre millions). Conséquences : trois millions et demi de personnes déplacées déambulent dans les principales villes colombiennes ; entre 1988 et 2003, en se limitant aux homicides constatés officiellement, ces forces paramilitaires ont assassiné 14 476 personnes, parmi lesquelles d’innombrables dirigeants sociaux »
(http://www.monde-diplomatique.fr/2005/10/GUTIERREZ_M_/12835#nb9)


Et les liens des paramilitaires et de la classe politique sont loin d’être anodins :

« Or, au niveau local et régional, apparaissent clairement des mécanismes de financement par le détournement de fonds publics et légaux : d’un côté, les budgets mis à disposition des pouvoirs locaux pour subvenir aux besoins de secteurs tels que la santé, l’éducation et les infrastructures ; de l’autre, les rentes directes et indirectes liées aux ressources naturelles telles que le pétrole, le gaz, le charbon, l’or et autres minerais précieux. Dans ce jeu du pillage des ressources de l’Etat, maires et conseillers municipaux, sous influence, accordent des contrats juteux à des sociétés paravents et à des ONG paramilitaires, lesquelles rémunèrent en retour les élus complaisants – tandis que menaces, déplacements forcés, tortures, assassinats et disparitions frappent les récalcitrants. »
http://www.monde-diplomatique.fr/2007/05/MAZURE/14696


Je n’excuse en aucun cas l’attitude des FARC, mais à force de diaboliser un seul acteur, on oublie que les FARC ont aussi à faire à des vrais « salauds ». Et parler uniquement d’Ingrid Betancourt est extrêmement réducteur et ne focalise pas l’attention de l’opinion publique sur les problèmes structurels du conflit. Renaud et les autres font pleurer dans les chaumières mais ne parlent pas des milliers d’autres victimes du conflit que sont les simples civils otages d’une situation catastrophique et entretenue par le gouvernement et les FARC.

Ps : Je ne voudrais pas que mon propos soit mal compris. Il est évident qu’ humainement, je compatis au sort des otages et donc à celui d’Ingrid Betancourt. Il est également tout à fait légitime de la part la famille Betancourt d’essayer de faire le plus de bruit possible. Ce sont les médias qui ne font pas leur job et crient bêtement avec les loups.

25 mars 2008

Court mais bon: l' échapée

Un court métrage réalisé par David Picarda


20 mars 2008

Chute du dollar: résumé d'un docu

Voici le résumé d'un documentaire qui envisage la chute du dollar. Je suis très loin d'être un spécialiste mais pour le peu que j'ai pu lire ci et là, je trouve que cette vidéo résume bien le problème



source: boing boing
A lire aussi ce billet de Charles Bricman

11 mars 2008

Michel Onfray et Sarkozy

Le philosophe Michel Onfray dont j'ignorais totalement l'existence avant la lecture d'un article qui lui est consacré dans XXI est interviewé par la Télélibre. Il parle de Sarko et de Schopenhauer. C'est fin, clair, intelligent et ça élève le débat.

05 mars 2008

Intermédias les coulisses

A la demande de Damien, vendredi 29 février j'ai été faire l'invité test pour l'émission Intermédias. Baudouin étais également de la partie. Le but étais de mettre en place tout les éléments techniques avant la première.

Je vous ai ramené les petites vidéos qui suivent:

Intermédias les coulisses part 1



Intermédias les coulisses part 2


Debriefing d'Alain Gerlache



Et enfin la réponse que tout le monde attend: quelles couleurs je dois porter si je suis invité sur le plateau du JT?


Couleur
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03 mars 2008

XXI: nouveau magazine d'information


XXI
envoyé par leblogdetom



Les billets à propos de XXI:
Le blog officiel est ICI

02 mars 2008

Premiers pas, premières impressions

Pour ce post, c’est une amie, avocate stagiaire qui exprime son étonnement face à sa première expérience du système pro deo.

A lire pour comprendre ce qui suit

L’aide juridique de deuxième ligne, anciennement dénommée prodeo, est un service offrant l’assistance d’un avocat de manière gratuite ou partiellement gratuite aux personnes ayant peu de revenus. Après s’être inscrits à l’Ordre, les avocats doivent accomplir un stage pendant trois ans. Les avocats stagiaires sont regroupés en « colonnes » aux réunions desquelles ils sont tenus d’assister pendant les deux premières années de leur stage. Ces réunions se tiennent au Bureau d’aide juridique (BAJ) auquel se rendent les personnes qui demandent l’assistance d’un avocat.

Quel ne fut pas le stagiaire impressionné par ses propres pas résonnants sur le sol glacé de la Salle des Pas Perdus [hall d’entrée du Palais de Justice faisant office de vestibule?

Glacée : telle est aussi la qualification que je pourrais donner à ma première réunion de colonne. Arrivant tant animée de curiosité que de détermination, je me suis heurtée à un désintérêt ambiant. A peine entrée dans la pièce, je remarquai rapidement l’intérêt débordant pour la peinture du plafond. J’essayai de comprendre ce manque de motivation en écoutant d’une oreille – que je tentais compréhensive – les récriminations de mes nouveaux confrères.

Dépit et interrogations : où était donc passé l’idéal d’entraide et d’accès à la justice qui – pensais-je naïvement- animait tout jeune stagiaire ? Sacrifié sur l’autel de la rentabilité ? du profit ? ou simplement un désintérêt profond de la cause ? Tout était en place pour le début du spectacle : un semblant de décor, un déguisement aux allures de solennité. Malheureusement, les acteurs n’avaient pas encore appris à simuler.

Les justiciables comprenaient vite qu’ils avaient affaire à des novices. Imaginez la scène : une quinzaine de jeunes stagiaires assis côte à côte, un avocat expérimenté – le chef de colonne – dont le rôle est de tenir la consultation et face à cette confrérie : le justiciable devant expliquer son problème juridique et justifier de ses faibles revenus pour obtenir l’assistance d’un avocat. Déjà fragilisées par leurs positions de faiblesses, je n’ose imaginer l’humiliation que ces personnes doivent endurer à expliquer leurs problèmes devant une quinzaine d’inconnus affichant un total désintérêt.





Je tentai d’identifier les responsables de cette pitoyable mise en scène. Deux facteurs pourraient être pointés du doigt. En premier, une conception erronée de la profession d’avocat. Celui qui se vante de travailler pour un important cabinet mais qui ne verra jamais la couleur d’un tribunal peut-il porter le titre d’avocat ? Une distinction et un choix s’imposent : distinction quant aux personnes relevant de la profession d’avocat, choix de la part du jeune premier quant à l’exacte profession qu’il désire embrasser. Que celui dont le métier relève d’avantage de conseiller juridique soit traité comme tel. A juste titre, ce dernier refusera catégoriquement qu’on lui impose des obligations telles les cours CAPA [Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat] ou la participation à l’aide juridique. Quant aux autres… les vrais, ais-je envie de préciser. Le stage ne doit-il pas être considéré comme un complément indispensable à la formation universitaire ? Plus qu’un devoir, l’aide juridique n’est-elle pas une opportunité rêvée de se poser en tant que citoyen responsable ?

En second lieu, j’aimerais interpeller mes confrères pour qui les labyrinthes du Palais de Justice n’ont plus de secret. Ne serait-ce pas à vous de former les jeunes stagiaires en revalorisant ce service public et en leur rappelant que la fonction de l’avocat est avant tout la défense de la justice pour tous ?

Peut-être les échos d’une jeune stagiaire ne feront que susciter haussements d’épaules et sourires en coin ? Au mieux, une remarque désabusée : « encore une idéaliste ». L’argument selon lequel la situation dure depuis des années, est-il une justification satisfaisante? Conservatisme n’a cependant jamais rimé ni avec justice ni avec progrès social. Je n’ai pu constater qu’une situation humiliante pour les justiciables ainsi qu’un désintérêt général pour la défense de nos concitoyens.

Alors, je me permets de poser la question : à qui incombera la défense de l’accès à une justice de qualité si même les novices en toge n’y croient plus ?